2025 marque un tournant décisif pour la mobilité partagée. Après plusieurs années de croissance discrète, l’autopartage s’impose désormais comme un pilier de la stratégie de mobilité durable des entreprises et des territoires.
Entre l’extension des zones à faibles émissions (ZFE), la montée en puissance du leasing social électrique, et la refonte des budgets mobilité, la question n’est plus “faut-il s’y mettre ?”, mais “comment accélérer intelligemment ?” Pour la première fois, deux lectures complémentaires permettent de mesurer cette transformation :
- D’un côté, le Baromètre national 2025 publié par l’Association des Acteurs de l’Autopartage (AAA).
- De l’autre, notre propre Baromètre Mobility Tech Green, fondé sur les données réelles de 129 clients.
Cette double approche — nationale et opérationnelle — révèle une dynamique claire : la France n’achète plus des véhicules, elle les partage. Mais surtout, elle le fait de manière plus rationnelle, connectée et électrifiée.

1. Les enseignements du Baromètre national 2025 : une France qui passe à la vitesse supérieure
Chaque année, le Baromètre de l’Association des Acteurs de l’Autopartage (AAA) dresse le portrait d’un secteur en pleine mutation.
L’édition 2025 confirme que la mobilité partagée n’est plus marginale : elle s’impose désormais comme un pilier du nouveau mix mobilité français, au même titre que les transports publics, le vélo ou les solutions d’autopartage en entreprise.
Une progression continue des usages
Les chiffres parlent d’eux-mêmes :
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+ 11,5 % d’abonnés en un an, soit plus d’un million d’utilisateurs de services d’autopartage en France.
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13 862 véhicules disponibles (+ 3,7 %).
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185 millions de kilomètres parcourus, soit une hausse de 14 % par rapport à 2024.
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et une part des véhicules électriques qui atteint désormais 12,3 % du parc total.
Cette croissance s’explique par la convergence de plusieurs dynamiques :
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la généralisation des ZFE, qui incite les particuliers à renoncer à la voiture individuelle.
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l’essor du leasing social et du forfait mobilités durables, qui facilitent la mobilité propre.
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et l’arrivée d’opérateurs capables d’industrialiser leurs services à l’échelle nationale.
Nombre d'abonnés à un service d'autopartage
Nombre de véhicules en autopartage
- Part des véhicules électriques dans la flotte 12,3%
Nombre de kilomètres parcourus en autopartage
Résultat : chaque véhicule d’autopartage remplace entre 5 et 8 voitures personnelles, et libère jusqu’à 3 places de stationnement. Un impact considérable dans les métropoles saturées, mais aussi une opportunité économique et environnementale pour les territoires périurbains. |
Une diffusion territoriale inédite
Si les grands bassins urbains (Paris, Lyon, Nantes, Strasbourg, Toulouse) concentrent encore près de 70 % de l’offre, l’année 2025 marque un basculement :
De plus en plus de villes moyennes, d’agglomérations et de départements développent leurs propres services d’autopartage, souvent en partenariat public-privé ou via des opérateurs mutualisés. Ces initiatives locales traduisent une volonté d’équité d’accès à la mobilité : permettre aux habitants d’utiliser un véhicule uniquement lorsqu’ils en ont besoin, sans les coûts fixes ni les contraintes de propriété.
Tendance clé : le modèle “tout-individuel” s’efface au profit d’un modèle “à la demande”, où les véhicules deviennent une infrastructure partagée aussi essentielle que les routes ou les bornes de recharge.
L’électrification, accélérateur de la transition
Le baromètre souligne enfin la montée en puissance de l’électrique : Cette électrification s’accompagne d’une meilleure acceptation des véhicules à autonomie moyenne, notamment pour les trajets professionnels et les usages urbains. La complémentarité entre infrastructures publiques de recharge et systèmes connectés de gestion de flotte facilite cette mutation.
Tout savoir sur l’autopartage en entreprise : Définition, avantages et guide de fonctionnement

2. Notre Baromètre Mobility Tech Green 2025 : quand la donnée traduit la maturité du marché
Si le baromètre national montre la croissance du secteur, notre propre Baromètre Mobility Tech Green 2025 permet d’en lire la mécanique B2B : celle de la performance opérationnelle des flottes partagées, de l’adoption numérique et de l’électrification réelle des parcs. Fondé sur 129 clients, 8 321 véhicules et plus de 351 000 réservations réalisées entre le 1ᵉʳ janvier et le 6 octobre 2025, il offre un panorama unique de l’autopartage professionnel et institutionnel en France.
Une utilisation plus intense et plus digitalisée
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42,2 réservations par véhicule en moyenne sur la période.
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26 % des réservations via l’application mobile, 52 % depuis le portail web, et près de 14 % en “prise à la volée”.
Ces chiffres confirment la maturité numérique des utilisateurs. Les collaborateurs adoptent l’autopartage comme un service fluide, pas comme une contrainte : l’accès mobile et la prise instantanée deviennent petit à petit une norme.
Les structures qui investissent dans l’expérience utilisateur et la connectivité observent des taux d’activation supérieurs de 20 à 30 %.
L’électrification réelle des flottes
Là où le baromètre AAA relève 12,3 % de véhicules électriques au niveau national, nos données affichent une moyenne équivalente de 41,8 %, preuve d’une avancée claire entre ambitions publiques et pratiques privées. Chez certains clients de Mobility Tech Green, la part d’électrique dépasse même les 70 %, avec des flottes 100 % VE sur les sites pilotes.
“L’autopartage accélère la transition électrique : il permet de rentabiliser les VE par une meilleure rotation et de lever les freins liés à l’autonomie ou au coût initial.”
La connectivité comme levier de pilotage
Avec 70 % de véhicules connectés, les entreprises disposent d’une donnée fiable pour mesurer le TCO réel, suivre la consommation énergétique et optimiser les maintenances. Mais la marge de progression reste importante : près de 2 500 véhicules non connectés subsistent encore dans les grands comptes et les collectivités.
Objectif 2026 : franchir le cap des 85–90 % de connectivité sur les flottes principales. Cela représente non seulement un gain opérationnel (moins d’erreurs et de saisies manuelles), mais aussi une meilleure transparence carbone, indispensable pour les bilans RSE.
Vers un modèle “App-first”
L’analyse comportementale révèle une bascule majeure : les sites où la réservation mobile dépasse 30 % enregistrent en moyenne + 25 % de réservations par véhicule. Autrement dit, plus la solution est accessible, plus elle est utilisée. Cette tendance conforte le virage stratégique vers une expérience “tout-en-un” : réservation, ouverture, reporting, et assistance directement dans l’application.
Solution : Une gestion de flotte digitalisée fiabilise les données. Les informations sont centralisées, mises à jour automatiquement et vérifiées, ce qui réduit fortement les erreurs humaines. On obtient des rapports clairs et exacts, sur la base desquels les gestionnaires peuvent prendre des décisions éclairées (optimisation des contrats, ventes de véhicules surnuméraires, etc.), évitant ainsi des dépenses superflues. |
Le baromètre de l'autopartage Mobility Tech Green
Baromètre Mobility Tech Green 2025 — SEM25 (01/01 → 06/10)
Modes de réservation
- Site — 183 993 (52,4 %)
- Mobile (App) — 91 959 (26,2 %)
- Prise à la volée — 48 697 (13,9 %)
- Gestionnaire (BO/FO) — 26 715 (7,5 %)
Rôles des utilisateurs
- Abonné — 149 851 (97,5 %)
- Gestionnaire — 3 535 (2,3 %)
- Superviseur — 307 (~0,2 %)
Énergie du parc (voitures)
- Électrique — ≈ 3 457 (41,8 %)
- Essence — ≈ 3 079 (37,2 %)
- Diesel — ≈ 1 733 (21,0 %)
Connectivité du parc
- Connectés — 5 834 (70,1 %)
- Non connectés — 2 487 (29,9 %)
Intensité d’usage
Autopartage — Kilomètres parcourus
75 000 000 kmÉquivaut à 195 allers Terre → Lune (distance ≈ 384 400 km).
Part des kilomètres en véhicules électriques
35 % des trajets d’autopartage réalisés en véhicules électriques.
Covoiturage — Kilomètres parcourus
5 000 000 kmKilomètres parcourus en covoiturage.
Covoiturage — Nombre de trajets
50 000Trajets enregistrés sur la période 2025.

3. Ce que cela change pour les employeurs et les villes
Les baromètres croisés de l’AAA et de Mobility Tech Green convergent vers une même conclusion :
l’autopartage n’est plus un simple outil de communication RSE, mais un levier stratégique de performance économique, environnementale et sociale. Son impact dépasse la mobilité : il touche la gestion des actifs, la culture interne, et la planification urbaine.
Pour les employeurs : du parc roulant au parc piloté
En 2025, la question n’est plus “combien de véhicules possédons-nous ?” mais “combien de véhicules utilisons-nous réellement ?”. L’autopartage transforme la gestion de flotte en un système de production d’usage : chaque voiture devient un actif partagé qui doit tourner, produire, et se rentabiliser.
Trois leviers d’action immédiats
1) Rationaliser le parc :
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Identifier les véhicules à faible rotation via les données de connectivité.
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Réaffecter ou supprimer les unités dormantes (objectif : ≥ 35 h d’utilisation par véhicule/semaine).
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2) Électrifier intelligemment :
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Prioriser les sites à forte mutualisation pour rentabiliser la recharge.
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Cibler un taux de 60 % EV à fin 2026.
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3) Maximiser l’usage mobile :
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Encourager les réservations via mobile pour fluidifier l’expérience.
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Renforcer un état des lieux systèmatique grâce à l’application.
Pourquoi c’est stratégique : Un véhicule partagé bien utilisé coûte jusqu’à 40 % moins cher qu’un véhicule dédié (TCO / 3 ans). Ajouté au Forfait Mobilités Durables (FMD), désormais cumulable jusqu’à 900 € par an et par salarié, l’autopartage devient un outil RH et financier autant qu’environnemental. |
Pour les villes : un instrument de planification et de sobriété
Les collectivités voient désormais l’autopartage comme un outil de régulation et non un simple service de niche. Le baromètre AAA montre que chaque véhicule partagé remplace 5 à 8 voitures personnelles et libère jusqu’à 3 places. À l’heure où la place urbaine devient une ressource rare, l’enjeu est clair : mutualiser pour respirer.
Trois priorités pour les collectivités
1) Mailler les territoires intermédiaires :
- Ne plus se limiter aux métropoles.
- Penser “inter-collectivités” : un service peut desservir plusieurs communes.
2) Connecter les politiques publiques :
- Intégrer l’autopartage dans les PDM, les ZFE, et les plans climat.
- Faciliter l’accès au leasing social pour les ménages en zone périurbaine en mutualisant les flottes existantes.
3) Mesurer pour mieux décider :
- Exploiter les données de réservation et de rotation pour dimensionner les places, suivre les émissions évitées et communiquer sur les résultats.
Pourquoi c’est stratégique : L’autopartage permet de déplacer les politiques publiques du déclaratif vers le mesurable : il fournit des indicateurs précis (rotations, émissions, taux d’usage) indispensables à toute trajectoire carbone crédible. |
Croisement des intérêts publics et privés
L’année 2025 signe la convergence des modèles. Les entreprises cherchent à partager pour réduire, les collectivités à partager pour libérer. Les deux se retrouvent sur un même terrain : celui de la donnée, de la transparence et de la performance.
“L’autopartage devient un langage commun entre les gestionnaires de flotte et les élus locaux. Ce n’est plus une innovation : c’est une méthode de gestion rationnelle du capital mobilité.”
Solution : Une solution d’autopartage dotée de rapports d’utilisation détaillés permet d’identifier les véhicules sous-utilisés. Le gestionnaire peut ainsi ajuster la flotte à la baisse, tout en maintenant le niveau de service grâce au partage. Moins de véhicules, c’est aussi moins d’assurances à payer, moins de taxes (TVS) sur les voitures de société et moins de places de stationnement mobilisées – autant d’économies directes et indirectes. |
Conclusion
L’année 2025 marque un véritable tournant générationnel dans la mobilité. Après la décennie de l’expérimentation, l’autopartage entre désormais dans l’ère de la mesure et du pilotage.
Les chiffres combinés du Baromètre national de l’Association des Acteurs de l’Autopartage (AAA) et du Baromètre Mobility Tech Green en témoignent :
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plus d’un million d’utilisateurs actifs,
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près de 14 000 véhicules mutualisés à l’échelle du pays,
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et une intensité d’usage record au sein des entreprises et collectivités.
Ces données racontent la même histoire : la France apprend à posséder moins pour bouger mieux.
L’autopartage, catalyseur d’efficacité et de sobriété
Ce qui était hier une initiative RSE devient aujourd’hui un outil d’ingénierie organisationnelle. Les flottes partagées ne sont plus seulement propres : elles sont optimisées, mesurées et connectées. Elles constituent le chaînon manquant entre la politique climat, la mobilité des collaborateurs et la gestion patrimoniale des véhicules. Les employeurs découvrent que moins de véhicules = plus de performance, et les collectivités comprennent que moins de stationnement = plus d’espace public. L’autopartage devient ainsi une infrastructure de sobriété, à la fois économique et écologique.
2026 : la décennie de la donnée partagée
La prochaine étape est déjà là : passer d’un autopartage “déclaratif” à un autopartage piloté par la donnée, connecté aux objectifs RSE, aux bilans carbone et aux budgets mobilité. Ceux qui sauront mesurer, corréler et anticiper deviendront les véritables champions de la mobilité durable.
“L’autopartage n’est plus une option de mobilité, c’est un indicateur de maturité.”
C’est toute la mission que nous portons chez Mobility Tech Green : accompagner les entreprises et les territoires vers une mobilité sobre, mesurable et partagée, fondée sur la performance réelle plutôt que sur les promesses.
Pour toute question ou information supplémentaire, n’hésitez pas à nous contacter. Nous vous invitons également à rejoindre le Lab’ et à continuer à collaborer avec nous pour transformer la mobilité durable.
À très bientôt pour de nouvelles innovations avec Mobility Tech Green !